Pourquoi il m’a fallu 5 ans pour créer mon blog
Initialement mon article devait s’intituler « Pourquoi m’a-t-il fallu 5 ans pour créer mon blog et qu’est ce que je vais bien pouvoir y raconter maintenant que j’en ai un ? » ; mais je ne voulais pas vous perdre dès le titre…
Je suis une personne qui réfléchit et analyse tout. Mon cerveau ne dort jamais. Les anglais disent que je suis une « overthinker ». J’ai donc mené une longue introspection pour comprendre pourquoi je n’arrivais pas à me lancer (en dehors de ma fâcheuse tendance à procrastiner, j’entends). Et je crois que c’est ce regard critique envers moi-même qui m’a été bénéfique et qui m’a permis de sauter le pas.
D’abord, vaincre ses peurs…
Peur de me montrer présomptueuse et prétentieuse. Je n’aime pas les gens présomptueux et prétentieux. Et n’est ce pas présomptueux et prétentieux de croire que les gens auront envie de lire ce que j’ai à dire ? Qu’ils vont s’identifier à mes écrits et aimer ce que je fais ? « Tu te crois si intéressante que ça ? » me demandait ma petite voix intérieure. Et elle ajoutait encore : « HAHAHAHAHAHAHAHA« .
Peur de ne pas intéresser. Et si personne ne me lisait ? Et si mes articles n’étaient pas suffisamment bons pour intéresser ? Je n’ai aucune envie de me décarcasser à écrire, faire des recherches pour parler de certains sujets avec objectivité ; et que personne ne me lise. Aucun commentaire, aucune réaction de personne ?
Peur de trop intéresser. Serais-je suffisamment forte pour ne pas vaciller face aux critiques ? Saurais-je rester ZEN quand les gens me diront qu’ils n’apprécient pas ou n’aiment pas du tout ce que je fais ? Pourrais-je l’encaisser ?
Peur d’échouer et de me décevoir moi-même. Pour moi tenir un blog c’est un engagement de tous les jours, un véritable sacerdoce. Aurais-je toujours l’inspiration pour trouver de bons sujets ? Arriverais-je à être suffisamment constante et régulière dans mes écrits ? Avec mon boulot, et toutes ces activités que je mène, aurais-je le temps ?
Mais je crois que ma plus grande peur était celle de me dévoiler. Je parlerai de sujets qui me toucheront intimement, qui choqueront peut être certains, qui ne feront pas l’unanimité. Décision difficile pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude d’ouvrir son cœur, et de le montrer aux autres. Je crois qu’il faut beaucoup de courage pour tenir un blog. Quand on décide de le faire c’est qu’on a des choses à dire, des opinions qu’on est prêt à partager. Et partager ses opinions sur la place publique c’est se mettre à nu et s’offrir au regard du monde. C’est prendre position quitte à ne pas être compris.
« Allons seulement »
Donc après cinq ans de « réflexion », cinq années à hésiter et à tourner en rond (je vous dirai une autre fois pourquoi cinq), je me lance. 2020 c’est l’année ou je me décide à faire les choses qui me font peur.
« Allons seulement » comme on dit chez moi!
Mais n’ayant toujours pas tout le courage qu’il faut, je ne me sentais pas de me lancer me lancer pas en solo. J’ai donc postulé pour être membre du réseau des blogueurs francophone de RFI, Mondoblog. Et c’est ici que vous me lisez. J’adore l’idée d’être encadrée, soutenue et orientée par des personnes plus expérimentées et rodées que moi dans l’écriture.
Mon bébé a donc quelques semaines et il s’appelle « Nèbba », comme « Gens » en mooré. Cette langue de chez moi est la plus parlée du pays. Une langue pleine de sens, remplie de proverbes pour toutes les situations de la vie, que même les natifs ne maîtrisent pas toujours. Un seul mot peut avoir une sémantique immense.
Je trouve donc que “Nèbba” résume bien l’esprit que je veux insuffler à mon blog. Je veux parler des « gens », Je vais parler de mon rapport « aux gens » ; je vais dire ce que je pense de ce que pensent et disent les gens (vous me suivez toujours? ;-), de ce qu’ils m’inspirent de positif comme de négatif. Je vais parler des gens qui me touchent de par leurs actions ou leurs œuvres. Ca ne sera ni du Kpakpatoya ni du Kongossa, je vous rassure…
Voilà voilà…
Cet article a été très dur à écrire, parler de moi me demande toujours un grand effort. J’y ai mis beaucoup de moi et j’espère en savoir un peu plus de vous également. J’espère surtout que vous allez me suivre dans cette belle aventure.
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